Maintien à domicile : quelles aides publiques et dispositifs existent en 2025 ?
Des politiques publiques au cœur de l’accompagnement
Le maintien à domicile des personnes atteintes de maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson, sclérose en plaques, démence à corps de Lewy, etc.) est devenu une priorité nationale. Avec le vieillissement de la population et la hausse constante du nombre de malades, les pouvoirs publics ont mis en place différents dispositifs financiers et logistiques pour soutenir les familles, les aidants et les professionnels de l’aide à domicile.
En 2025, plusieurs leviers sont mobilisés : fonds mobilité pour les intervenants, allocations d’aide à la dépendance, prestations de compensation, aides à l’adaptation du logement. Voici un tour d’horizon des principales mesures.
Le fonds mobilité pour les aides à domicile
Depuis 2025, le gouvernement a instauré un fonds pérenne de 75 millions d’euros par an destiné à améliorer la mobilité et les conditions de travail des aides à domicile.
Ce dispositif finance notamment :
- l’acquisition de véhicules à faibles émissions pour les professionnels de l’aide
- des solutions de mobilité durable en zone rurale
- du temps dédié aux échanges collectifs entre intervenants, afin de réduire leur isolement.
Pourquoi c’est important ?
Une meilleure mobilité permet aux auxiliaires de vie et aides-soignants d’intervenir plus facilement auprès des personnes dépendantes, même en zones reculées. Indirectement, cela améliore la qualité du maintien à domicile des personnes atteintes de maladies neurodégénératives.
L’APA (Allocation personnalisée d’autonomie)
L’APA est l’aide la plus connue et la plus sollicitée pour le maintien à domicile. Elle s’adresse aux personnes de plus de 60 ans en perte d’autonomie, classées selon la grille AGGIR.
Elle permet de financer :
- l’aide-ménagère ou l’auxiliaire de vie
- la téléassistance
- les accueils de jour ou de nuit
- l’adaptation du logement.
À noter : l’APA n’est pas récupérable sur la succession, contrairement à d’autres aides sociales. Elle constitue donc un pilier essentiel de l’accompagnement des personnes âgées dépendantes.
La PCH (Prestation de compensation du handicap)
La PCH concerne les personnes en situation de handicap, quel que soit leur âge lors de la demande (à condition que la perte d’autonomie survienne avant 60 ans, ou 75 ans sous certaines conditions).
Elle couvre différents volets :
- aide humaine (intervention d’un auxiliaire de vie)
- aides techniques (fauteuil, matériel adapté)
- aménagement du logement ou du véhicule
- charges spécifiques liées au handicap.
Pour les maladies neurodégénératives : la PCH est particulièrement utile pour financer des adaptations personnalisées (lit médicalisé, domotique, fauteuil releveur), souvent coûteuses pour les familles.
Les aides à l’adaptation du logement
L’adaptation de l’habitat est un facteur clé pour sécuriser et prolonger le maintien à domicile. Plusieurs dispositifs existent en 2025 :
- MaPrimeAdapt’ : fusion de différentes aides existantes, elle permet de financer jusqu’à 22 000 € de travaux (salle de bain adaptée, barres d’appui, monte-escalier, éclairage intelligent).
- Aides des caisses de retraite : certaines caisses proposent des subventions complémentaires pour les petits aménagements.
- Crédit d’impôt accessibilité : sous conditions, il permet de réduire le reste à charge des familles.
Exemple concret : pour une personne atteinte d’Alzheimer, un logement adapté peut inclure un sol antidérapant, des détecteurs de mouvements pour prévenir les chutes nocturnes, ou encore des systèmes de verrouillage sécurisés pour éviter les fugues.
Les aides fiscales et exonérations
Au-delà des allocations directes, plusieurs mesures fiscales viennent alléger le coût du maintien à domicile :
- Réduction ou crédit d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile (50 % des dépenses engagées, dans la limite d’un plafond)
- Exonération de cotisations sociales pour les personnes de plus de 70 ans qui emploient directement une aide à domicile
- TVA réduite (5,5 % ou 10 %) sur certains équipements médicaux et travaux d’adaptation.
Des dispositifs encore perfectibles
Malgré la diversité de ces aides, plusieurs défis persistent :
- complexité administrative pour accéder aux droits
- disparités territoriales dans l’attribution des financements
- reste à charge encore élevé pour certaines familles.
De nombreuses associations d’aidants plaident pour une simplification des démarches et une meilleure coordination entre APA, PCH et aides logement afin de fluidifier le parcours des personnes malades et de leurs proches.
Conclusion : un accompagnement en construction
En 2025, la France dispose d’un arsenal d’aides publiques pour soutenir le maintien à domicile face aux maladies neurodégénératives. Fonds mobilité, APA, PCH, adaptation du logement : autant de leviers qui facilitent la vie des malades et soulagent, en partie, le poids des familles et des aidants.
Mais pour répondre pleinement à l’urgence démographique et sanitaire, ces dispositifs devront encore gagner en lisibilité, en rapidité de mise en œuvre et en accessibilité financière. Car permettre aux personnes malades de rester chez elles le plus longtemps possible, c’est préserver à la fois leur autonomie, leur dignité et la solidarité nationale.